Le conseil communal de Vielsalm soutient les agriculteurs

Jérôme Derochette et Jacques Gennen

Voici un extrait du compte rendu de la dernière séance du conseil communal (29 janvier 2024) qui sera publié dans le mensuel Les Nouvelles de Salm n°35 de février. Sa parution aura lieu à la fin du mois, avec un peu de retard.

----------

Une séance très courte. A peine une heure pour adopter des décisions concernant des dossiers bien connus des membres du conseil.

Et on va entamer ce compte rendu par le dernier point de la séance : un texte de soutien aux agriculteurs.

(Yves Jacquemart, agriculteur salmien bien connu, président du comice agricole et membre actif du syndicat agricole FUGEA)

C’est François Rion qui aborde le sujet en fin de séance et, autour de la table, on en vient rapidement à évoquer des thèmes bien connus : le revenu insuffisant, les traités ou projets de traités internationaux qui favorisent l’arrivée dans notre pays de produits en provenance de pays qui ne respectent pas les normes environnementales et de protection des consommateurs, le travail administratif beaucoup trop lourd et, comme l’a souligné notamment l’échevine Anne Klein, la nécessité de soutenir les circuits courts et la consommation locale.

Jacques Gennen propose que les interventions des membres du conseil soient transformées en une motion de soutien au monde agricole.

Il paraît difficile cependant de rédiger cette motion quand on est 19 autour de la table ! C’est pourquoi le bourgmestre propose de rédiger un texte qui sera transmis aux différents responsables des syndicats d’agriculteurs et aux ministres concernés. Il s’engage à soumettre le projet de texte aux membres du conseil.

Une proposition qui rencontre l’unanimité. Voici le texte final qui a été adressé aux représentants de la FJA, la Fédération des Jeunes Agriculteurs. D’autres organisations et des responsables politiques ont reçu également un courrier semblable, pour l’essentiel.

« Lors de notre dernier Conseil communal, le 29 janvier, il a été décidé à l’unanimité des membres présents de rédiger un courrier commun à l’égard des agriculteurs qui luttent sur tous les fronts pour s’assurer un avenir plus serein et garantir des revenus décents pour la profession. L’objectif est de marquer notre soutien et notre solidarité au monde agricole qui est en souffrance. 

Faisant suite au désarroi et à la mobilisation actuelle du monde agricole européen, et belge en particulier, nous avons à cœur de vous apporter notre soutien sincère, et convaincu.

C’est pourquoi nous validons entièrement votre demande d’un revenu non seulement décent, mais aussi amplement mérité en regard de la charge de travail qui incombe aux agriculteurs et des difficultés qu’impose l’exercice de leur métier, sans parler de l’augmentation générale et démesurée des dépenses y liées.

A cette fin, nous soutenons totalement votre demande d’ajustement des marges bénéficiaires entre les différents intervenants du secteur alimentaire (producteurs, transformateurs, grossistes et revendeurs), un équilibre qui permettrait par ailleurs d’éviter une hausse de prix, pour le consommateur, susceptible d’accroître les inégalités et/ou de voir l’acheteur se détourner des produits locaux.   Chacun devrait avoir accès à une alimentation de qualité, gage de bien-être physique et mental.  

Nous estimons également justifiée votre revendication relative à l’application de clauses « miroirs » face à cet afflux de produits non-européens ; le libre-échange, comme son nom l’indique, ne peut exister sans un ajustement des normes en vigueur dans les pays exportateurs à celles qui vous sont imposées.  Citons de manière non exhaustive les mesures liées aux produits phytosanitaires, à l’administration d’antibiotiques, à la réduction de la productivité des terres, …

A défaut, les importations d’aliments également produits chez nous doivent purement et simplement être interdites.  Cette notion extrêmement importante concerne la situation actuelle mais également les nouvelles exigences de la PAC, les objectifs du Green Deal et la menace du projet de ratification de l’accord entre l’Europe et le Mercosur.  Lorsque la concurrence est déloyale, le commerce n’est plus ni libre, ni synonyme d’échange équitable.  

Loin de nous bien sûr l’idée de minimiser les défis écologiques auxquels nous sommes confrontés ; nous devons tous y faire face, mais dans le respect des exigences agricoles régionales, du travail et de la rémunération des exploitants.  Nous avons en outre particulièrement conscience de l’implication et de l’engagement de ces derniers dans ces domaines du maintien de la biodiversité et de la lutte contre le réchauffement climatique.

Dans ce sens, nous refusons le fait que les notions de « monnaie d’échange » ou de « variable d’ajustement » s’appliquent à cette activité, essentielle et nourricière.  Notre souveraineté et donc notre sécurité alimentaires sont en jeu.  Et nous prenons toute la mesure de cette menace.

Il est en outre impératif de diminuer drastiquement la quantité de travail administratif actuellement exigée des exploitants agricoles.  Celle-ci alourdit abusivement un quotidien déjà éprouvant.

En enfin, en tant que membres de la Fédération des Jeunes Agriculteurs, vous devez être mieux entendus devant ces nécessités que sont l’accès aux terres agricoles et la pérennisation de nos agricultures nationale et régionale.

Face à ces objectifs devenus incontournables, nous exhortons les niveaux de pouvoir européen, fédéral et régional, à agir de manière cohérente, adéquate et rapide.

La Province de Luxembourg et notre Commune de Vielsalm, territoires ruraux par essence, tentent depuis de nombreuses années déjà de soutenir leur monde agricole.  Mais en tant que membres du Conseil communal, nous nous engageons à davantage encore promouvoir le métier d’agriculteur, les circuits courts, la consommation locale et la prise de conscience de nos concitoyens.

En vous assurant de notre reconnaissance et de notre volonté de voir vos demandes aboutir, nous restons à votre disposition et vous invitons à ne pas hésiter à nous faire part d’idées ou de suggestions à mettre en œuvre au niveau local.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Président, Messieurs les Vice-Présidents, Mesdames et Messieurs les membres de la FJA, nos sincères et cordiales salutations.

Les membres du conseil communal »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Soutien aux agriculteurs

Une séance très courte. A peine une heure pour adopter des décisions concernant des dossiers bien connus des membres du conseil.

 

Et on va entamer ce compte rendu par le dernier point de la séance : un texte de soutien aux agriculteurs.

 

C’est François Rion qui aborde le sujet et, autour de la table, on en vient rapidement à évoquer des thèmes bien connus : le revenu insuffisant, les traités ou projets de traités internationaux qui favorisent l’arrivée dans notre pays de produits en provenance de pays qui ne respectent pas les normes environnementales et de protection des consommateurs, le travail administratif beaucoup trop lourd et, comme l’a particulièrement souligné l’échevine Anne Klein, la nécessité de soutenir les circuits courts et la consommation locale.

Jacques Gennen propose que les interventions des membres du conseil soient transformées en une motion de soutien au monde agricole.

Il paraît difficile cependant de rédiger cette motion quand on est 19 autour de la table ! C’est pourquoi le bourgmestre propose de rédiger un texte qui sera transmis aux différents responsables des syndicats d’agriculteurs et aux ministres concernés. Il s’engage à soumettre le projet de texte aux membres du conseil.

Une proposition qui rencontre l’unanimité. Voici le texte final qui a été adressé aux représentants de la FJA, la Fédération des Jeunes Agriculteurs. D’autres organisations et des responsables politiques ont reçu également un courrier semblable, pour l’essentiel.

« Lors de notre dernier Conseil communal, le 29 janvier, il a été décidé à l’unanimité des membres présents de rédiger un courrier commun à l’égard des agriculteurs qui luttent sur tous les fronts pour s’assurer un avenir plus serein et garantir des revenus décents pour la profession. L’objectif est de marquer notre soutien et notre solidarité au monde agricole qui est en souffrance. 

Faisant suite au désarroi et à la mobilisation actuelle du monde agricole européen, et belge en particulier, nous avons à cœur de vous apporter notre soutien sincère, et convaincu.

C’est pourquoi nous validons entièrement votre demande d’un revenu non seulement décent, mais aussi amplement mérité en regard de la charge de travail qui incombe aux agriculteurs et des difficultés qu’impose l’exercice de leur métier, sans parler de l’augmentation générale et démesurée des dépenses y liées.

A cette fin, nous soutenons totalement votre demande d’ajustement des marges bénéficiaires entre les différents intervenants du secteur alimentaire (producteurs, transformateurs, grossistes et revendeurs), un équilibre qui permettrait par ailleurs d’éviter une hausse de prix, pour le consommateur, susceptible d’accroître les inégalités et/ou de voir l’acheteur se détourner des produits locaux.   Chacun devrait avoir accès à une alimentation de qualité, gage de bien-être physique et mental.  

Nous estimons également justifiée votre revendication relative à l’application de clauses « miroirs » face à cet afflux de produits non-européens ; le libre-échange, comme son nom l’indique, ne peut exister sans un ajustement des normes en vigueur dans les pays exportateurs à celles qui vous sont imposées.  Citons de manière non exhaustive les mesures liées aux produits phytosanitaires, à l’administration d’antibiotiques, à la réduction de la productivité des terres, …

A défaut, les importations d’aliments également produits chez nous doivent purement et simplement être interdites.  Cette notion extrêmement importante concerne la situation actuelle mais également les nouvelles exigences de la PAC, les objectifs du Green Deal et la menace du projet de ratification de l’accord entre l’Europe et le Mercosur.  Lorsque la concurrence est déloyale, le commerce n’est plus ni libre, ni synonyme d’échange équitable.  

Loin de nous bien sûr l’idée de minimiser les défis écologiques auxquels nous sommes confrontés ; nous devons tous y faire face, mais dans le respect des exigences agricoles régionales, du travail, et de la rémunération des exploitants.  Nous avons en outre particulièrement conscience de l’implication et de l’engagement de ces derniers dans ces domaines du maintien de la biodiversité et de la lutte contre le réchauffement climatique.

Dans ce sens, nous refusons le fait que les notions de « monnaie d’échange » ou de « variable d’ajustement » s’appliquent à cette activité, essentielle et nourricière.  Notre souveraineté et donc notre sécurité alimentaires sont en jeu.  Et nous prenons toute la mesure de cette menace.

Il est en outre impératif de diminuer drastiquement la quantité de travail administratif actuellement exigée des exploitants agricoles.  Celle-ci alourdit abusivement un quotidien déjà éprouvant.

En enfin, en tant que membres de la Fédération des Jeunes Agriculteurs, vous devez être mieux entendus devant ces nécessités que sont l’accès aux terres agricoles et la pérennisation de nos agricultures nationale et régionale.

Face à ces objectifs devenus incontournables, nous exhortons les niveaux de pouvoir européen, fédéral et régional, à agir de manière cohérente, adéquate et rapide.

La Province de Luxembourg et notre Commune de Vielsalm, territoires ruraux par essence, tentent depuis de nombreuses années déjà de soutenir leur monde agricole.  Mais en tant que membres du Conseil communal, nous nous engageons à davantage encore promouvoir le métier d’agriculteur, les circuits courts, la consommation locale et la prise de conscience de nos concitoyens.

En vous assurant de notre reconnaissance et de notre volonté de voir vos demandes aboutir, nous restons à votre disposition et vous invitons à ne pas hésiter à nous faire part d’idées ou de suggestions à mettre en œuvre au niveau local.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Président, Messieurs les Vice-Présidents, Mesdames et Messieurs les membres de la FJA, nos sincères et cordiales salutations.

Les membres du conseil communal »